Bilan de la Concertation sur l’aménagement de l’espace situé entre la rue du Chevalier français et la station de métro.

Notre association s’est intéressée à ce projet d’aménagement parce que cet espace a vraiment une position stratégique dans le quartier : près de la poste, de l’église, de la mosquée, incluant la station de métro, il peut en devenir le centre qui justement, pour l’instant, fait défaut.

Nous avons donc engagé avec la mairie, la mairie de quartier et LMH

une concertation, depuis cinq années. Nous avons abordé cette concertation dans un esprit positif, constructif et sérieux. Nous y avons beaucoup travaillé, comme nous le faisons d’ailleurs pour nos autres activités qui ont contribué à développer, dans le quartier, la convivialité et cette relation si nécessaire entre mémoire et avenir.

Au moment des élections municipales de Mars 2008,

nous avons eu l’impression que les choses avançaient, nous avons obtenu des réunions de travail, sur le projet et la prise en compte dans le cahier des charges de certaines de nos propositions. Mais, ensuite, nous n’avons plus été entendus. On en est revenu à un simulacre de concertation, à une mise en scène, alors que tout était déjà décidé. Rien n’est plus détestable et dommageable pour la démocratie que cette illusion de concertation.

Ainsi, pour ce qui concerne l’immeuble qui sera construit en fronta rue, rue du Chevalier français,

 nous avons fait des propositions, de bons sens, finalement : construire en retrait de la rue pour que les logements en rez de chaussée soient moins exposés aux bruits et à la pollution, pour éviter également l’effet goulot d’étranglement amplifiant le bruit des voitures, pour être en cohérence aussi avec l’immeuble du 8 au 16 et apporter de la verdure, ne pas construire trop haut par rapport aux maisons pour conserver le caractère de la rue, penser vraiment à adapter les nouvelles constructions à leur environnement, réfléchir aux problèmes de circulation et de stationnement que va inévitablement engendrer l’arrivée de nouveaux véhicules. Nous avons vraiment travaillé sur ces questions, nous nous sommes réunis, nous avons pris des conseils, nous avons fait des propositions, nous avons insisté mais, au bout du compte, nous n’avons rien obtenu.

La mairie et LMH ont imposé leur projet, lors de deux rencontres, simulacre de concertation, les 24 mars et 27 avril. Tout était déjà décidé sans nous par Audrey Linnkenheld, adjointe déléguée au logement, ironique et cassante : « C’est pas un parc qu’on construit ! » et Dominique Plancke, Président du Conseil de quartier. Monsieur Walid Hanna, « adjoint chargé des relations avec les habitants » (sic) nous a généreusement offert la possibilité de participer au choix …des couleurs de la façade.

Voilà, un projet médiocre, architecturalement peu travaillé, peu soucieux de s’intégrer dans son environnement, avec des problèmes de stationnement et de circulation non pensés, alors qu’il aurait pu être de belle qualité si l’on avait laissé la concertation se poursuivre.

Ce projet n’est pas notre projet

. Il va être construit contre les habitants et non pas avec eux, contrairement à ce que pourrait laisser penser le dernier journal du quartier, qui manipule la langue de bois avec une belle énergie.

Malgré tout, nous ne lâchons pas l’affaire et nous serons vigilants sur les problèmes de stationnement, circulation, nuisance sonore…

Si vous voulez nous y aider, rejoignez l’association.

Perspectives

L’association a demandé, depuis quatre ans : la révision du schéma de quartier, l’aménagement de la place du métro et la création d’une médiathèque sur cette place.

La mairie a pris en compte ces demandes et cette partie du quartier va changer

. Avec l’aménagement de la place du métro, il va trouver l’espace de centralité qui lui manque. La médiathèque de 300 m2 est attendue par les habitants et les passagers débarquant du métro auront de notre quartier une autre image que celle offerte actuellement par un pignon délabré et le bloc de béton gris du transformateur EDF. La révision du schéma de quartier permettra un aménagement cohérent.

Espérons que pour la réalisation de ces projets

une véritable concertation

pourra cette fois se mettre en place et que la participation des habitants pourra être considérée comme une chance et non comme une gêne.

Sinon, les slogans mis en avant lors des élections : « Lille, berceau de la démocratie participative », ou « avec les habitants, construire une démocratie renouvelée », apparaîtront comme

des formules vides de sens.